CE QUE DIT LA SOCIETE CIVILE
Article 222-31-1 du code pénal
Les viols et les agressions sexuelles sont qualifiés d’incestueux lorsqu’ils sont commis sur la personne d’un mineur par :
1° Un ascendant ;
2° Un frère, une sœur, un oncle, une tante, un neveu ou une nièce ;
3° Le conjoint, le concubin d’une des personnes mentionnées aux 1° et 2° ou le partenaire lié par un pacte civil de solidarité avec l’une des personnes mentionnées aux mêmes 1° et 2°, s’il a sur le mineur une autorité de droit ou de fait.
Article 227-25 du code pénal
Le fait, par un majeur, d’exercer sans violence, contrainte, menace ni surprise une atteinte sexuelle sur la personne d’un mineur de quinze ans est puni de cinq ans d’emprisonnement et de 75 000 euros d’amende.
Article 227-27-2-1 du code pénal
Les infractions définies aux articles 227-25 à 227-27 sont qualifiées d’incestueuses lorsqu’elles sont commises sur la personne d’un mineur par :
1° Un ascendant ;
2° Un frère, une sœur, un oncle, une tante, un neveu ou une nièce ;
3° Le conjoint, le concubin d’une des personnes mentionnées aux 1° et 2° ou le partenaire lié par un pacte civil de solidarité avec l’une des personnes mentionnées aux mêmes 1° et 2°, s’il a sur le mineur une autorité de droit ou de fait.
Article 434-3 du code pénal
Le fait, pour quiconque ayant eu connaissance de privations, de mauvais traitements ou d’agressions ou atteintes sexuelles infligés à un mineur ou à une personne qui n’est pas en mesure de se protéger en raison de son âge, d’une maladie, d’une infirmité, d’une déficience physique ou psychique ou d’un état de grossesse, de ne pas en informer les autorités judiciaires ou administratives est puni de trois ans d’emprisonnement et de 45 000 euros d’amende.
Sauf lorsque la loi en dispose autrement, sont exceptées des dispositions qui précèdent les personnes astreintes au secret dans les conditions prévues par l’article 226-13.
CE QUE DIT L'EGLISE
Catéchisme de l’Eglise catholique n°2356
Le viol désigne l’entrée par effraction, avec violence, dans l’intimité sexuelle d’une personne. Il est atteinte à la justice et à la charité. Le viol blesse profondément le droit de chacun au respect, à la liberté, à l’intégrité physique et morale. Il crée un préjudice grave, qui peut marquer la victime sa vie durant. Il est toujours un acte intrinsèquement mauvais. Plus grave encore est le viol commis de la part des parents (cf. inceste) ou d’éducateurs envers les enfants qui leur sont confiés.
Catéchisme de l’Eglise catholique n°2388
L’inceste désigne des relations intimes entre parents ou alliés, à un degré qui interdit entre eux le mariage (cf. Lv 18, 7-20). S. Paul stigmatise cette faute particulièrement grave : “On n’entend parler que d’inconduite parmi vous … C’est au point que l’un d’entre vous vit avec la femme de son père ! … Il faut qu’au nom du Seigneur Jésus … nous livrions cet individu à Satan pour la perte de sa chair … ” (1 Co 5, 1. 4-5). L’inceste corrompt les relations familiales et marque une régression vers l’animalité.
Catéchisme de l’Eglise catholique n°2389
On peut rattacher à l’inceste les abus sexuels perpétrés par des adultes sur des enfants ou adolescents confiés à leur garde. La faute se double alors d’une atteinte scandaleuse portée à l’intégrité physique et morale des jeunes, qui en resteront marqués leur vie durant, et d’une violation de la responsabilité éducative.
LA CONFERENCE DES EVEQUES DE FRANCE : "Lutter contre la pédophilie"
Accéder au site de lutte contre la pédophilie de la conférence des évêques de France
La pédophilie est définie comme « l’attirance sexuelle pour les enfants » par le dictionnaire Larousse et comme « un trouble de la préférence sexuelle » par l’Organisation Mondiale de la Santé. Le terme de pédophilie recouvre des pratiques sexuelles assez diversifiées.
L’attirance sexuelle peut s’exercer de façon exclusive ou non envers de jeunes enfants, voire des bébés, ou envers des pré- adolescents. Cette attirance peut être homosexuelle ou hétéro- sexuelle, de type incestueux (relations sexuelles entre les membres proches d’une même famille) ou non.
Des relations perturbées
Une relation éducative entre un adulte et un enfant peut devenir malsaine en raison d’une prise de pouvoir non maîtrisée de l’adulte sur l’enfant.
L’enfant peut être dénié dans sa spécificité d’enfant, et considéré par l’adulte comme un partenaire susceptible de lui procurer du plaisir.
Il peut aussi être dénié en tant que personne, et devenir pour l’adulte un objet « dont on se sert ». C’est l’adulte qui, en abusant de son pouvoir, place l’enfant dans une telle situation. Il impose un secret qui interdit à l’enfant de s’ouvrir de ces actes à autrui.
Plus encore, par son discours captateur, l’adulte érige bien souvent l’enfant victime en coupable, menacé de sanctions s’il vient à parler.
Cette confusion volontaire entre d’une part victime et coupable, et d’autre part entre actes permis et interdits, déstabilise profondément l’enfant et le relègue, là encore, au silence.
Ce déséquilibre relationnel varie cependant en fonction des différents cas de figure.
Les formes diverses de pédophilie
Certaines personnes expriment leur attirance sexuelle uniquement à travers une relation malsaine, trop captatrice et séductrice avec les enfants, en multipliant les attentions et les cadeaux par exemple. Celles-ci se contentent de fantasmer en regardant les enfants.
D’autres établissent un lien affectif intense, sans gestes érotiques mais avec des regards insistants.
D’autres encore instaurent des liens non seulement affectifs mais très nettement, voire très violemment, érotiques. Ils s’exhibent ou se masturbent devant les enfants ou encore ils les déshabillent, les caressent ou leur montrent des films ou des photos pornographiques. Ces abus peuvent prendre une forme ludique : l’adulte raconte une histoire à l’enfant, l’entraîne dans une mise en scène de telle manière que l’enfant ne peut pas dire que le jeu ne lui plaît pas.
Au stade le plus grave, les agresseurs sexuels imposent à leur victime fellation ou cunnilingus, pénètrent son vagin, sa bouche ou son anus, avec un objet, leur doigt, ou leur pénis.
Dans les familles, il peut exister un climat incestuel. Par exemple, lorsqu’il y a intrusion systématique des parents dans l’intimité de leurs enfants, ou encore inspection et lavage de leurs orifices génitaux sous des prétextes hygiéniques, à des âges où les enfants devraient être déjà autonomes.
De même les confidences des parents sur leur vie amoureuse, l’exhibition de leur nudité devant les enfants, des gestes déplacés (parents et enfants s’embrassant sur la bouche par exemple) peuvent concourir à la création d’un climat incestuel qui rend plus facile des passages à l’acte. À l’extrême, ce type de climat peut être quasiment équivalent à un passage à l’acte, par exemple quand parents et enfants partagent la projection de vidéos pornographiques.
Enfin, les cas d’abus sexuels entre mineurs sont en augmentation (notamment les « tournantes » ou viols collectifs).
L'INCESTUEL
L’incestuel est une notion de psychanalyse de Paul-Claude Racamier apparue entre 1980 et 1995 qui isole et distingue une situation relationnelle que l’on retrouve typiquement en « arrière plan » des situations d’inceste, d’où son nom, mais pas exclusivement et pas nécessairement.
Cet arrière plan est identifié comme un système d’échange générateur de confusion et en lutte contre les distinctions individuelles. Ce climat relationnel qualifié d’incestuel est lui-même une atteinte à l’intégrité des personnes, ce que l’on retrouve dans les expressions suivantes : « L’incestuel c’est l’inceste moral », « un climat où souffle le vent de l’inceste, sans qu’il y ait inceste», ou encore « ce qui dans la vie psychique porte l’empreinte de l’inceste».
Théorisé, « l’incestuel définit une modalité propre d’organisation de la vie psychique individuelle et plus encore familiale» qui « édicte comme tabou non pas l’inceste mais la vérité sur l’inceste». Lire la suite sur Wikipédia